L’homme De Parole
Baz’ a zo brema pell-amzer,
D’ar c’houlz m’ho defoa dennt ar ier.
Il y a de cela bien longtemps,
Quand les poules avaient des dents.
Il y avait un marchand, nommé Jean Kerménou, qui avait gagné une grande fortune. Il avait plusieurs navires sur la mer, et il allait dans les pays lointains avec des marchandises de son pays, qui lui coûtaient peu de chose, et qu’il revendait très avantageusement. Il n’avait qu’un fils, nommé Iouenn, et il désirait le voir devenir marchand et homme de mer, comme lui. Aussi, un jour, lui parla-t-il de la sorte :
— Voici que je me fais vieux, mon fils, et, après avoir beaucoup travaillé, toute ma vie, et m’être donné beaucoup de mal, je voudrais rester enfin tranquille, à la maison, pour attendre la mort, quand il plaira à Dieu de me l’envoyer. Mais, vous, qui êtes jeune et plein de force et de santé, je voudrais vous voir travailler et voyager, comme je l’ai fait, car tout homme, dans ce monde, doit travailler pour vivre. Je vais donc vous donner un navire, chargé de marchandises du pays, que vous irez vendre dans …Lire la suite »
n dit qu’il y avait autrefois un roi de France qui aimait tellement les belles pommes, qu’on l’avait surnommé le Roi des Pommes. Il n’avait qu’une fille, une princesse d’une beauté remarquable.
Il fit publier aux quatre coins de son royaume et même à l’étranger, qu’il accorderait la main de sa fille à l’homme, quel qu’il fût, prince ou fils de fermier, qui lui apporterait une douzaine des plus belles pommes. Aussi, ne voyait-on plus sur les chemins, de tous côtés, que des gens qui se rendaient à la cour avec des pommes, rois, princes, ducs, comtes, marquis, chevaliers, et de simples jardiniers et fermiers. Un bon cultivateur aisé du pays de Tréguier, nommé Dagorn, avait dans ses vergers des pommes superbes. Nul, dans le pays …Lire la suite »
Il y avait une fois un bonhomme qui était resté veuf avec trois filles. Un jour, une de ses filles
lui dit :
— Si vous vouliez aller me chercher une cruche d’eau, à la fontaine, mon père ? Il n’y en a pas une goutte dans la maison, et il m’en faut pour notre pot au feu.
— C’est bien, ma fille, répondit le vieillard.
Et il prit une cruche et se rendit à la fontaine. Au moment où il était penché sur l’eau, emplissant sa cruche, un crapaud lui sauta à la figure et s’y colla si bien que tous ses efforts pour l’arracher demeurèrent inutiles.
— Tu ne pourras m’arracher d’ici, lui dit lecrapaud, que quand tu m’auras promis de me donner une de tes filles en mariage !
Il laissa sa cruche auprès de la fontaine, et courut à la maison.
— O Dieu ! que vous est-il donc arrivé, père ? s’écrièrent ses filles, en voyant dans quel état il se trouvait.
— Hélas ! mes pauvres enfants …Lire la suite »
IL y avait une fois un jardinier qui avait deux fils. Un jour du mois de mai, comme il travaillait dans son jardin, il remarqua un petit oiseau comme il n’en avait jamais vu.
— Voilà un bien bel oiseau ! se dit-il à lui-même ; si je pouvais le prendre !
Il réussit à prendre le petit oiseau, et le mit dans une cage, avec l’intention d’en faire cadeau à son seigneur. L’oiseau y pondit un oeuf, qui était jaune comme l’or.
Le lendemain, la femme du jardinier devait aller en ville, pour porter des œufs à son seigneur, Il lui en manquait un pour achever ses trois douzaines. Elle prit l’œuf du petit oiseau et le mit parmi les autres ; puis, elle se rendit à la ville.
Quand le seigneur aperçut l’œuf jaune d’or, il fut étonné, et il dit à la femme du jardinier :
— Qu’est-ce que cet œuf-ci ?
— Ma foi ! Monseigneur, il m’en manquait un pour achever mes trois douzaines, et alors j’ai pris cet œuf jaune, qui a été pondu par un petit oiseau que nous avons à la maison. …Lire la suite »
l y avait, une fois, sur l’eau du Léguer, un meunier, qui prit un jour son fusil pour aller tirer des cygnes et des canards sauvages, sur l’étang du moulin.
C’était au mois de décembre, et il faisait froid, et la terre était toute couverte de neige.
En arrivant sur la chaussée de l’étang, il aperçut une cane qui s’ébattait sur l’eau. Il la visa, tira et fut bien étonné de voir à côté de lui, aussitôt le coup parti, une belle princesse, venue il ne savait d’où ni comment, et qui lui parla de la sorte :
— Merci, mon brave homme ! Il y a bien longtemps que je suis par ici, retenue enchantée, sous la forme d’une cane sauvage, par trois démons, qui ne me laissent aucun repos. Vous m’avez fait revenir à la forme humaine, et vous pouvez me délivrer tout-à-fait, avec un peu de courage et de persévérance.
— Que faut-il faire pour cela? demanda le meunier, étonné.
— Passer trois nuits de suite dans le vieux manoir en ruine que vous voyez là-haut.
— Et qu’y a-t-il là ? Le diable peut-être ?
— Hélas ! ce n’est pas un diable seulement, mais, douze diables, qui vous tourmenteront. Ils vous lanceront …Lire la suite »