Francfort-Sur-Le-Main

FRANCFORT-SUR-LE-MEIN (all. Frankfurt am Main), ville d’Allemagne de la province prussienne de Hesse-Nassau, autrefois ville libre et siège de la diète germanique, sur la rive droite du Mein, à 390 kil. S.-O de Berlin ; 136,800 hab., tous protestants, sauf 15,000 catholiques et 7,500 Juifs. Sa délicieuse ceinture de promenades et de charmants villages, de jardins, de villes d’eau, ses places, ses sociétés historiques et sa situation centrale font de cette ville un point d’attraction des plus fréquentés. C’est à Francfort que naquit Gœthe ; une place portant le nom de ce poète, renferme sa statue par Schwanthaler. La statue de Schiller se trouve sur la place Schiller. La place Römerberg tire son nom du Römer, maison du conseil, où les empereurs allemands étaient élus et reçus dans la salle impériale (Kaisersaal). Le Zeil est la rue la plus brillante. Les avenues voisines des portes et des promenades, et le Shone Aussicht, qui longe le quai, contiennent de fort beaux hôtels. Dans la principale église protestante, Sainte-Catherine, fut prononcé le premier sermon luthérien, en 1522. Nombreux établissements de bienfaisance et d’éducation. Bibliothèque publique, qui possède plus de 100,000 volumes. Le musée Senkenberg contient les collections abyssines de Rüppell. Le commerce de librairie a été éclipsé par celui de Leipzig. Important commerce de vins, de cidre, de bière et de grains. Cartes à jouer, joaillerie, manufactures de tabac à fumer et à priser. Les fonderies de caractères et les manufactures de machines à coudre et de produits chimiques sont d’origine récente. Marché de fruits et de légumes qui se tient dans le faubourg de Sachsenhausen, au S. du Mein. Francfort, berceau de la famille Rothschild, est l’un des plus importants marchés financiers de l’Europe. Cette ville fut mentionnée pour la première fois sous le nom de Palatium Franconenford en 794, époque où Charlemagne y tint une convention impériale et un concile religieux. Elle devint cité indépendante et reçut de nombreux privilèges au XIVe siècle. L’élection et les cérémonies du couronnement des empereurs la rendit fameuse. Francfort fut prise par les Français en 1759, 1762 et 1796. Elle devint, en 1806, la résidence du prince-primat de la confédération du Rhin ; en 1810 la capitale du grand-duché, en 1815 une ville libre, en 1816 le siège de la diète germanique et en 1836 membre du Zollverein. Le parlement italien s’assembla en 1848-49 dans la Pauls-Kirche. Le prince Lichnowsky et le général Auerswald y furent tués par une émeute au sujet de la guerre du Schleswig-Holstein (18 sept. 1848]. Francfort se mit du côté de l’Autriche pendant la guerre de 1866 et fut annexée à la Prusse. C’est dans cette ville que fut signé le 10 mai 1871, le traité qui suivit la guerre franco-allemande.
 
Extrait du Dictionnaire encyclopédique Trousset, 1886 – 1891.