Manuel Ortiz de Zevallos
Parmi ces citoyens de talent et d’une énergique volonté qui ont fondé la république du Pérou, la presse d’Europe se plaît à citer aujourd’hui le ministre actuel, don Manuel Ortiz de Zevallos.
M. Zevallos, comme tant d’autres célébrités, appartient à la grande famille des proscrits.
Son père, ennemi acharné de la domination espagnole, échappa comme par miracle aux massacres de Quito (Equateur), dans la mémorable journée du 2 août 1812, et parvint à se réfugier au Pérou. Il mit au service de sa nouvelle patrie ses talents et sa haute capacité.
Ancien ministre de grâce et de justice dans l’Equateur en 1810, il fut bientôt une des premières notabilités du Pérou, et, appelé à l’emploi de fiscal de la cour suprême, il occupa ce poste jusqu’à sa mort.
Le jeune Zevallos se faisait dès lors remarquer par la précocité de son intelligence.
Distingué particulièrement par le général Bolivar, il fut par lui attaché, en 1825, à la légation confiée à don José-Joaquin Aimedo, pour, avec d’autres jeunes gens, achever ses études en Angleterre aux frais de l’Etat.
Zevallos eut le bonheur d’avoir Moratin pour professeur de littérature. Sous les auspices de l’illustre poète, il devint bientôt l’ami des Bello, des Mora, des Garcia del Rio, qui ont dans la littérature espagnole une si honorable célébrité.
Après de sérieuses études appliquées au droit et a l’économie politique, dans les écoles d’Angleterre et de Paris, il ne manquait plus, à une éducation aussi complète déjà, que celle des voyages. Le jeune Zevallos parcourut l’Europe, demandant aux vieux empires le secret de leur passé, interrogeant le présent, reportant toujours son application vers la patrie adoptive à laquelle il avait à payer sa dette.
Extrait de L’illustration N° 770 du 28 Novembre 1857.
Tags : L'Illustration, ministre, Pérou, personnages, portrait