Groupe en argent…
…Composé en mémoire du mariage du grand-duc Michel de Russie avec la princesse Cécile de Bade.
La ville de Carlsruhe a fait récemment exécuter une œuvre d’art dont nous regretterions de ne pas donner ici un dessin. L’œuvre est aujourd’hui à Saint-Pétersbourg ; c’est un hommage de la ville à la princesse Olga Feodorowna, princesse Cécile de Bade, sœur du grand-duc, à l’occasion de son mariage avec le grand-duc Michel de Russie, frère de l’empereur Alexandre. Cette composition, tout à fait dans le goût allemand, est due à deux artistes distingués : M. Bayer, auteur du modèle en plâtre, et M. Bauer, qui en a fait la sculpture avec une richesse de forme très-habile.
Voici le sujet : un cavalier, dans le costume d’un chevalier du moyen âge, est sur son palefroi, avec sa fiancée qu’il emporte, sous la garde de deux anges qui l’accompagnent de chaque côté. Ces paroles du psalmiste donnent à cette sorte d’enlèvement sa véritable signification : «Le Seigneur a donné ordre à ses anges de vous conserver dans le chemin de votre vie. »
Le piédestal qui supporte ce groupe est orné de riches et brillantes sculptures. Des figures allégoriques montrent, d’un côté, — c’est celui que nous reproduisons, — des génies pleurant le départ de la princesse, le trésor de leur patrie ; de l’autre côté, c’est la joie, c’est le triomphe, éclatant avec toutes ses démonstrations romantiques parmi un autre groupe de génies qui reçoivent leur prince et l’auguste fiancée au son des instruments fantastiques dont le statuaire les a armés. C’est tout un poème qu’il serait facile d’écrire, et qui comporte tous les tons, depuis la note héroïque jusqu’au couplet joyeux de l’épithalame.
O hymœnœ, hymen.
Extrait de L’Illustration N° 769 du 21 Novembre 1857
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