Le prix des belles pommes
n dit qu’il y avait autrefois un roi de France qui aimait tellement les belles pommes, qu’on l’avait surnommé le Roi des Pommes. Il n’avait qu’une fille, une princesse d’une beauté remarquable.
Il fit publier aux quatre coins de son royaume et même à l’étranger, qu’il accorderait la main de sa fille à l’homme, quel qu’il fût, prince ou fils de fermier, qui lui apporterait une douzaine des plus belles pommes. Aussi, ne voyait-on plus sur les chemins, de tous côtés, que des gens qui se rendaient à la cour avec des pommes, rois, princes, ducs, comtes, marquis, chevaliers, et de simples jardiniers et fermiers. Un bon cultivateur aisé du pays de Tréguier, nommé Dagorn, avait dans ses vergers des pommes superbes. Nul, dans le pays, ne pouvait rivaliser avec lui pour les pommes.
Il avait aussi trois fils, dont deux bien venus, de bonne mine, pleins de santé et de force, et le troisième, bossu et maladif.
L’aîné, nommé Ervoan, demanda à son père de lui permettre d’aller aussi à Paris, avec une douzaine de ses plus belles pommes. Le bonhomme ne s’en souciait guère, mais Ervoan insista tant, qu’il finit par lui dire :
— Eh bien ! vas-y, puisque tu y tiens tant.
Extrait des Contes populaires de Basse-Bretagne vol. 1 par F.M. Luzel, 1887.
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