L’Afrique

Allons, Félix, allons, ma chère Félicie, poursuivons notre voyage. Nous allons parcourir l’Afrique ; par quel côté y pénètrerons-nous ? Je remarque qu’elle est presque de toutes parts entourée d’eau. Ce n’est cependant pas une île. Placez la carte devant vous, il faut l’examiner ; car, sans la carte, l’étude de la géographie est une peine perdue. ah ! Félix a mis le doigt sur le petit chemin qui conduit de l’Asie en Afrique. Ce seul passage, qui d’un côté est pressé par les eaux de la Méditerranée, et de l’autre par celles de la mer Rouge ou golfe Arabique, s’appelle l’isthme de
Suez ; il n’a que vingt lieues de largeur. Ainsi, l’Afrique est une presqu’île, la plus grande du monde, ayant à peu près la forme d’un triangle. Elle a dix-sept cents lieues dans sa plus grande longueur, et dans sa plus grande largeur seize cent cinquante.
Cette partie de la terre ressemble peu à celle que nous habitons. C’est en Afrique qu’est l’empire du soleil. Ses rayons tombent d’aplomb sur la plus grande partie de cet immense pays. Aussi, dans plusieurs endroits, la chaleur est presque insupportable pour les Européens. C’est aussi là, et par suite de cette chaleur extrême, que l’on voit ces vastes contrées appelées déserts, qui ne présentent que des plaines de sables brûlants, sans rivières pour désaltérer le voyageur et sans arbres pour l’ombrager. Mais, dans les parties où coulent les rivières et les ruisseaux, la fertilité est admirable ; les végétaux sont pleins de vigueur, et les fruits délicieux.

Extrait du Petit voyage autour du monde, par P. Blanchard, 1846.