L’accident
— Mon Georges ! s’écria sa sœur, en se précipitant sur le corps, inerte du pauvre petit.
Le sang coulait de sa tête par une large blessure, mais il respirait encore et son cœur battait faiblement. Mme Marcey, de ses mains tremblantes, se hâta de bander la plaie avec son mouchoir. Les domestiques, les vignerons, s’empressaient. Avec des précautions infinies, ils enlevèrent dans leurs bras les deux enfants et les emportèrent à pas lents vers la maison. Les mères suivaient ce triste cortège, se demandant si dans une minute tout espoir ne serait pas perdu.
Les mauvaises nouvelles vont vite. M. Guérin, qui faisait une tournée dans le village, apprit bientôt l’affreux accident, et, plein d’angoisses, se hâta de rentrer chez lui. Malgré ses craintes, il espérait un peu que l’on aurait exagéré; mais du premier coup d’œil il comprit qu’il s’était trompé.
» Jean, dit-il au domestique, attelez le phaéton, courez au Bois-d’Oingt à bride abattue et ramenez le médecin, M. Castignac. »
Extrait de Heur et Malheur par E. d’Erwin, illustré par H. Castelli, 1877.
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