Funérailles
FUNÉRAILLES s. f. pl. (lat. funera). Obsèques et cérémonies qui se font aux enterrements : assister à des funérailles.
—Encycl. On a employé trois méthodes principales pour disposer des corps morts : la momification, l’incinération ou crémation et l’enterrement ou inhumation. Les Egyptiens pratiquèrent la momification depuis les temps les plus reculés jusqu’au VIe siècle ap. J.-C. Les Hébreux enterraient leurs morts dans des cimetières situés en dehors des murs des villes. Chez les Grecs, les cadavres étaient enterrés ou brûlés ; quand on ne les brûlait pas, le corps était placé dans un cercueil de terre cuite et enterré en dehors de la ville. Si on le brûlait, les ossements et les cendres étaient ensuite placés dans des urnes conservées dans des tombes habituellement construites sur les bas côtés des routes en dehors de ta ville. Au temps de la république, les Romains enterraient généralement leurs morts, quoique la crémation fût également pratiquée. Sous l’empire, l’incinération devint d’usage ordinaire jusqu’à ce qu’elle fût détruite par la propagation graduelle du christianisme ; à la fin du IVe siècle, on avait cessé d’employer cette méthode. Dans les derniers jours de la république et sous les premiers empereurs, les restes des riches étaient lavés, oints d’huile et parfumés par les esclaves de l’entrepreneur. Les funérailles avaient lieu pendant la nuit. Les plus proches parents allumaient le bûcher funèbre ; les ossements et les cendres étaient soigneusement ramassés et placés dans une urne. Ces urnes (ollæ) étant scellées, on les déposait par paires dans des niches construites le long des murs des chambres ou quelquefois sur les bas côtés de la route ; ces niches étaient appelées columbaria à cause de leur ressemblance avec un colombier. Pour des motifs sanitaires, le rétablissement de la crémation a été vivement recommandé dans ces derniers temps. Dans quelques pays, des sociétés se sont formées pour propager cette idée, on a fait des expériences, et l’emploi du four à gaz de Siemens ou d’autres moyens de combustion rapides ont été proposés. Certaines tribus sauvages suspendent leurs morts à des arbres, ou les placent sur des plates-formes. Cette dernière coutume était en usage chez un grand nombre d’Indiens de l’Amérique du N.
— On éprouve quelquefois une grande anxiété au sujet des personnes que l’on croit mortes et que l’on peut enterrer vivantes. L’enterrement prématuré d’une personne vivante est improbable au plus haut degré, quand les précautions ordinaires ont été prises. De tous les signes observés immédiatement après la mort, le seul absolument certain est la cessation des battements du cœur. Cette cessation peut être certifiée par un examen de la poitrine et par l’auscultation. Afin de prévenir les accidents d’enterrements prématurés, des maisons mortuaires ont été construites en Allemagne et dans plusieurs autres pays ; les morts y sont déposés pendant un certain temps avant l’enterrement, une cloche est mise en rapport avec le corps, de manière qu’au moindre mouvement elle sonne et appelle l’attention du gardien.
Extrait du Dictionnaire encyclopédique Trousset, 1886 – 1891.
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