L’Asie

L’Asie est la partie du monde la plus anciennement peuplée ; c’est le berceau du genre humain. C’est aussi celle où les sciences et la civilisation ont commencé à faire sentir leur heureuse influence sur les hommes.
En regardant sur la carte, vous verrez que c’est, après l’Amérique, la plus grande des quatre parties du monde. Depuis Malacca, qui est le point le plus méridional, jusqu’à son extrémité septentrionale, l’Asie compte plus de quinze cents lieues, et guère moins de deux mille trois cents depuis le détroit des Dardanelles, à l’ouest, jusqu’à l’endroit le plus oriental du Kamtschatka.
Cette étendue de l’Asie annonce naturellement une grande variété de climats ; le froid est excessif au nord, et la chaleur insupportable dans les contrées du midi.
C’est dans les parties voisines de l’équateur, celles où la chaleur étend son empire, que sont les plus grands et les plus terribles quadrupèdes, les éléphants, les rhinocéros, les lions, les tigres. C’est aussi dans ces contrées que l’on voit les cocotiers, les palmiers, et une quantité d’autres beaux arbres inconnus dans nos climats.
Pour mettre de l’ordre dans notre course, voyons l’ensemble de l’Asie.
Au nord, dans le triste pays des neiges et des glaces, nous trouvons les Samoyèdes, la Russie asiatique, la Tartarie russe, le Kamtschatka.
Au levant, nous entrons dans un plus beau pays, la Tartarie chinoise, vaste contrée mal peuplée, et la Chine, couverte d’une population nombreuse, et cultivée avec le plus grand soin.
Dans le midi, nous trouverons enfin la riche et belle Asie ; c’est là que nous voyons de magnifiques contrées, la Turquie d’Asie, les Indes, si renommées par leurs richesses, la Perse et l’Arabie.

Extrait du Petit voyage autour du monde de P. Blanchard, 1846